Quelles sont les solutions de mobilité urbaine ayant le moins d'impact écologique ?
En France, le secteur du transport des personnes et des marchandises est responsable d'un tiers des émissions de gaz à effet de serre. Ce chiffre représente une moyenne sur l'ensemble du territoire, ce qui signifie qu'en ville, les déplacements urbains ont un impact plus important sur l'environnement et la qualité de vie.
La mobilité urbaine est donc au carrefour de multiples enjeux : s'inscrire dans une logique de développement durable et de transition écologique, multiplier les services et solutions de transport moins polluants, tout en maintenant une indispensable attractivité économique des territoires urbains.
Dans un tel contexte, il est naturel de chercher à comparer les différentes solutions de mobilité urbaine, dans le but de réduire l'impact de ses déplacements en ville et plus particulièrement ceux pour lesquels l'utilisation d'une voiture n'est pas fondamentalement nécessaire. Nous vous proposons donc de déterminer les modes de transport et les véhicules les plus doux pour la qualité de l'air de nos villes et métropoles.
Pourquoi faut-il réduire la place de la voiture en ville ?
Si la situation actuelle soulève la problématique de l'impact et de la place de la voiture à moteur thermique dans les villes, c'est avant tout en raison de son bilan peu flatteur : pollution, embouteillage et consommation d'énergie fossile.
En effet, sur un trajet urbain type de moins de 5 km, entre le domicile et le lieu de travail, l'utilisation d'une voiture est le mode de transport non seulement le moins écologique (80 % des émissions de dioxyde de carbone en ville), mais aussi le plus cher (achat, carburant, entretien, stationnement). En outre, comme il est très simple de le constater quotidiennement, la majorité des déplacements en voiture se font avec une seule personne à bord, le conducteur, soulignant ainsi le faible intérêt collectif de cette dernière.
Or, les voitures occupent environ 60 % de la voirie disponible en ville (routes et places de stationnement) alors qu'elles ne participent qu'à 15 % des déplacements des urbains. Pour réduire ce déséquilibre entre la place occupée et la participation réelle aux mobilités urbaines, de nombreuses villes ont accéléré leur politique de restructuration des espaces urbains au profit des solutions propres.
Plusieurs solutions sont d'ores et déjà appliquées ou en voie de l'être, en commençant par l'interdiction de circulation des voitures et véhicules utilitaires dans certains territoires urbains : les zones à faibles émissions de mobilité (ZFE-m). En France, plusieurs villes s'interrogent également sur la possibilité d'appliquer un péage urbain, à l'image de Londres, dont le tarif sera fonction de l'impact écologique des véhicules.
Pour lutter contre « l'autosolisme » (utilisation de la voiture par une seule personne), il est important de mettre l'accent sur l'autopartage, le covoiturage et la mobilité urbaine multimodale, offrant une solution pour utiliser plusieurs modes de déplacement en fonction des besoins du moment.
Les véhicules électriques
Lorsque l'on parle de véhicules électriques, il est important de différencier les voitures électriques des autres types de véhicules (vélos ou scooters). En effet, de l'avis des experts de la transition écologique, il est primordial de prendre en compte le rapport entre le poids d'un véhicule et le poids qu'il transporte au quotidien.
De fait, les voitures électriques, qui restent des véhicules lourds, ont un impact positif sur la qualité de l'air en ville, en raison de l'absence d'émissions polluantes. Cependant, pour ce qui est de l'encombrement et de la participation aux embouteillages, il n'y a pas de réelle différence entre une automobile électrique et une voiture à moteur thermique. L'achat et l'utilisation d'une voiture électrique sont donc les premiers pas vers la transition écologique et une mobilité urbaine plus propre, mais qui ne suffisent pas à résoudre tous les aspects du problème. Par ailleurs, la faible implantation des bornes de recharges dans l'espace urbain oblige à des déplacements vers la périphérie des villes.
Pour leur part, les vélos électriques affichent un bilan écologique beaucoup plus positif, toujours en fonction du rapport poids du véhicule/poids transporté. Les pouvoirs publics et les responsables des plus grandes villes ont un rôle important pour encourager l'utilisation des vélos électriques. Dans un premier temps, on peut penser à des incitations financières pour l'achat d'un vélo à assistance électrique (VAE). Il faut ensuite améliorer la sécurité routière pour les cyclistes. Pour ce faire, les villes doivent absolument résoudre l'équation de la cohabitation entre les usagers de tous les modes de transport, en augmentant de façon significative l'aménagement de sites propres (pistes cyclables) et d'espaces sans voitures.
Les vélos électriques représentent une véritable alternative à la voiture, avec pour principale preuve un chiffre très intéressant et encourageant : 71 % des utilisateurs d'un vélo électrique utilisaient auparavant une voiture individuelle.
Pour être complets sur le sujet des véhicules électriques, on doit également mentionner les EDPM, tels que les trottinettes, gyropodes ou skateboards électriques.
Les transports en commun
Il est impossible de parler de gestion de la mobilité urbaine sans évoquer le rôle des transports en commun. Ces derniers sont à l'évidence des maillons essentiels aux mobilités multimodales et à des villes plus agréables à vivre. En effet, pour un même trajet urbain, le déplacement en transport en commun utilise 10 fois moins d'énergie qu'en voiture.
Les transports en commun sont moins polluants et aussi rapides que la voiture, mais ils sont également appréciés pour leur capacité à éviter le stress des embouteillages et la recherche, souvent longue, couteuse et fastidieuse, d'une place de stationnement en ville.
Pour remplir pleinement leur fonction, les transports en commun doivent apporter des services fiables, sûrs et parfaitement intégrés dans la multimodalité. Les grandes villes françaises ayant opté pour le développement d'un réseau moderne de transport en commun ont immédiatement constaté l'engouement du public et l'impact durable sur la réduction de la pollution urbaine et l'utilisation systématique de la voiture.
La marche et le vélo
Sans surprise, les modes de transport les plus doux pour l'environnement sont ceux qui font appel à l'énergie humaine pour se déplacer : la marche, le vélo, le skate, roller skate ou tout autre moyen non motorisé.
Là encore, la protection des piétons et des cyclistes est un critère primordial pour encourager les pratiques et les déplacements écologiques pour les trajets sur de courtes distances. Or, les petits trajets de moins d'un kilomètre sont les plus nombreux dans l'espace urbain, ce qui doit inciter les villes à redessiner leurs plans de circulation pour favoriser et protéger les usagers les moins polluants.
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