Les nouvelles solutions de mobilité urbaine peuvent-elles remplacer la voiture ?

De plus en plus présents dans nos villes, les nouveaux engins de déplacement urbains séduisent des profils variés d'utilisateurs et laissent à penser qu'ils prennent le pas sur l'utilisation de la voiture. Mais, tout le monde n'est pas du même avis sur le sujet et certaines politiques urbaines semblent contradictoires.

Voir en ces engins des solutions pour la mobilité urbaine implique en effet des changements de taille dans nos centres-villes, engendrant des coûts, imposant des modifications d'habitudes des habitants, nécessitant un meilleur partage de la route, etc. Plusieurs questions se posent alors : les EDPM (Engins de Déplacement Personnels Motorisés) peuvent-ils remplacer la voiture en ville ? Sont-ils des moyens de déplacement complémentaire ? Ou encore, s'inscrivent-ils seulement dans une tendance ?

Mobilité urbaine et EDPM : une alternative à la voiture ?-1

EDPM : de quoi parle-t-on ?

Définir le terme d'EDPM en mobilité urbaine est assez simple, puisque les Engins de Déplacement Personnels Motorisés sont désormais officiellement intégrés dans le Code de la route en France. Ils sont donc clairement identifiés et leur usage est assigné à des règles clairement édictées

Mais que met-on exactement derrière ce sigle d'EDPM ? On y retrouve par exemple les trottinettes électriques, les gyropodes, les hoverboards, les gyroroues, etc. De façon plus générique, il s'agit de véhicules pensés pour le déplacement d'une seule personne, sans place assise, ne comportant pas de moteur ou d'assistance quelconque fonctionnant à l'énergie thermique (il s'agit en conséquence majoritairement d'engins à moteur électrique), et n'étant pas conçus pour rouler au-delà de 25 km/h. On ne fait donc pas entrer le vélo électrique dans cette catégorie, bien qu'il ait des similitudes avec ces NVEI (Nouveaux Véhicules Électriques Individuels).

Les avantages des EDPM par rapport à la voiture en milieu urbain

Si beaucoup de citadins ont troqué la voiture pour des véhicules à assistance électrique nouvelle génération, EDPM comme vélos électriques, c'est parce que ces derniers présentent de sérieux atouts pour les déplacements et le stationnement en ville.

Des déplacements plus rapides grâce aux EDPM

Dans des agglomérations bondées, où la circulation en voiture thermique ou électrique est souvent synonyme de trafic surchargé et de trajets imposés, les EDPM s'imposent comme une alternative pour réduire les temps de déplacement. Malgré leur vitesse bridée, ils permettent en effet de gagner du temps grâce à la présence de voies cyclables et à la facilité à naviguer entre les files de voitures. Voilà qui explique en partie la place croissante de la trottinette électrique dans la mobilité urbaine.

Des engins propices à la multimodalité

De nombreuses communes adoptent une politique visant à réduire le nombre de voitures dans le centre. Cela se traduit par exemple par le développement de parking relais aux terminus des transports en commun et par la piétonisation de certaines zones. Mais, lorsque les lignes de transport en commun ne couvrent pas les trajets des utilisateurs, ou les couvrent partiellement, la voiture pourrait alors rester le moyen de transport privilégié. C'est alors que les EDPM montrent un autre de leurs avantages : la facilité à les transporter lorsqu'on ne les utilise pas. Une personne vivant en banlieue peut par exemple décider de rejoindre une ligne de tramway avec son gyroroue ou de se rendre en voiture jusqu'à un parking aux abords du centre, puis de sortir sa trottinette électrique du coffre pour poursuivre son trajet en ville.  Cela offre ainsi plus de flexibilité aux utilisateurs d'EDP motorisés qu'aux conducteurs de voitures, pouvant tantôt être conducteurs de trottinette, piétons, usagers de modes de transport partagés, etc.

Une plus grande facilité de stationnement... à relativiser

Stationner dans les centres-villes peut de nos jours relever du casse-tête, avec une disparition progressive des places de stationnement, mais également un coût élevé lorsqu'on se trouve dans un parking ou une zone payant(e). En utilisant un VAE, une trottinette électrique, un gyropode ou un hoverboard pour la micromobilité urbaine, cette problématique n'est plus. Le vélo et la trottinette se garent dans des emplacements réservés (arceaux, zone de parking aménagé, etc.), le gyroroue peut être rangé sur son lieu de travail, etc.  C'est encore une fois un bon moyen de gagner du temps durant ses trajets, en s'évitant la recherche parfois fastidieuse d'une place pour sa voiture, et de pouvoir stationner au plus près de sa destination.

Cependant, il faut reconnaître que toutes les villes ne sont pas aussi bien dotées en espaces de stationnement pour véhicules électriques personnels. De plus, beaucoup d'utilisateurs préfèrent ne pas laisser leur engin en pleine rue, par manque de sécurité (peur du vol et du vandalisme).

Pour que les EDPM deviennent une réelle alternative aux véhicules standard, il paraît donc crucial d'offrir aux utilisateurs des solutions de stationnement qui soient à la fois nombreuses, bien réparties dans la ville et sécurisées. On pourrait également développer une mobilité citadine autour du concept de smart city et de vélo électrique connecté, pour accélérer l'utilisation de ces nouveaux véhicules.

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Les limites des engins personnels motorisés pour remplacer la voiture

Si l'on voit de plus en plus de trottinettes et autres engins motorisés de ce type en ville, on peut aussi aisément constater que les voitures, camionnettes et deux-roues sont loin d'avoir disparu. Les véhicules traditionnels conservent en effet des avantages certains, qui font des EDPM des solutions complémentaires, plus que de réelles solutions de remplacement.

EDPM en ville, un moyen de transport encore occasionnel

Plusieurs études tendent à montrer que l'utilisation des EDP motorisés est majoritairement occasionnelle. Une étude de 2019 sur les trottinettes électriques en free-floating (libre-service) indique par exemple que seulement 38 % des utilisateurs font appel à ce service au moins une fois par semaine. Alors, comment expliquer que ces engins ne représentent pas encore le mode de transport principal ? Plusieurs raisons peuvent être mises en avant :

  • les citadins qui utilisent des trottinettes électriques en libre-service ne trouvent parfois pas d'engin à proximité de leur lieu de départ ;
  • certaines personnes préfèrent, ou n'ont d'autre choix, que de prendre la voiture pour se rendre au travail, et privilégient l'usage d'EDPM pour les sorties ou leurs déplacements leur week-end ;
  • le prix d'achat d'un VAE, d'une trottinette électrique ou encore d'un gyroroue peut représenter un frein, et ces engins restent donc utilisés occasionnellement via la location ou le partage ;
  • les utilisateurs peuvent être réfractaires à l'usage de ces véhicules en cas d'intempéries ou de froid, et se contentent de les utiliser lorsque la météo est clémente ;
  • certains trajets à effectuer ne permettent pas de se déplacer rapidement et en toute sécurité (pas de piste dédiée, route très fréquentée avec une vitesse de circulation élevée, nécessité de passer sur les trottoirs et donc de tenir son véhicule à la main, etc.).

Se déplacer à plusieurs, l'avantage indéniable de la voiture

La définition même de l'Engin de Déplacement Personnel Motorisé explique pourquoi il ne peut pas entièrement remplacer la voiture : il s'agit d'un mode de transport destiné à une seule personne et n'étant pas conçu pour le transport de marchandises. Difficile alors de se passer complètement de son véhicule personnel traditionnel pour aller faire des courses, pour emmener les enfants à l'école, pour aller chercher un colis volumineux, pour emmener un groupe d'amis au cinéma, etc. 

L'avenir du vélo électrique dans la mobilité urbaine, tout comme celui des NVEI, reste donc flou : constituent-ils des modes de transports complémentaires à la voiture pour les petits trajets ? Pourront-ils s'imposer grâce à de nouveaux aménagements urbains et une refonte de notre façon d'appréhender la ville ? Risquent-ils de s'essouffler, redonnant plus de place à la voiture avec le développement des petits véhicules électriques ?

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