Comment la mobilité urbaine peut-elle améliorer la qualité de vie en ville ?
L'attractivité économique et culturelle des grands centres urbains a considérablement accru la densité de population dans les métropoles françaises, avec pour conséquence une hausse exponentielle des flux de déplacements et des besoins d'infrastructures liées aux déplacements des habitants et des marchandises.
La première conséquence de ce développement des mobilités dans les villes, tous véhicules confondus, est une dégradation notoire de la qualité de vie pour la majorité des urbains, y compris pour ceux qui ne se déplacent pas en voiture et ont déjà adopté des solutions visant à réduire l'impact du transport sur la qualité de vie en ville.
Pollution (émissions de gaz à effet de serre et particules fines), bruit, stress, coût d'une place de stationnement, temps perdu dans les embouteillages, saturation des transports en commun aux heures de pointe, difficulté de cohabitation entre les différents modes de déplacements : tel est le bilan que l'on peut malheureusement faire de la situation dans la majorité des grandes villes du pays.
À l'heure des grandes mutations et de la transition écologique, quels changements peut-on attendre et quels sont les bénéfices des nouvelles solutions de mobilité urbaine ?
Les chiffres de l'impact écologique de la mobilité urbaine
Les problématiques environnementales en pris une réelle importance partout en France, mais c'est dans les villes et les territoires urbains que l'on constate à la fois les plus grandes nuisances et l'émergence de solutions pour une mobilité intelligente, douce, propre et durable.
Pour mieux comprendre l'impact des mobilités urbaines sur la qualité de vie et la santé des habitants, voici quelques chiffres :
- les déplacements de moins de 3 km effectués en voiture polluent deux fois plus en milieu urbain que sur la route ;
- un tiers des émissions de gaz à effet de serre en France sont dus au transport ;
- depuis le début du siècle, tous les secteurs ont stabilisé ou diminué leurs émissions de CO2, sauf le secteur du transport ;
- 5 millions d'actifs urbains travaillant à moins de 5 km de leur domicile utilisent la voiture pour se rendre au travail ;
- sur 100 voitures qui roulent en ville, 92 sont des véhicules à moteur thermique utilisant des énergies fossiles ;
- le coût humain lié à la pollution de l'air aux particules fines est estimé à 48 000 morts prématurées par an en France.
À tous ces chiffres représentatifs de la situation dans les espaces urbains et d'un indispensable besoin de changement et d'innovation, il faut ajouter que, pour un trajet urbain type de moins de 5 km, 60 % des actifs privilégient les déplacements en voiture individuelle, contre 23 % pour les modes actifs (marche ou vélo), 15 % pour les transports en commun et 2 % pour les deux roues thermiques ou électriques.
L'impact des mobilités urbaines et du trafic routier est donc un enjeu d'actualité pour l'environnement et pour la santé des habitants de nos villes. Selon l'ADEME (Agence de la transition écologique), le coût social lié aux problèmes de santé en ville représente la somme astronomique de 20 à 30 milliards d'euros par an.
Pour remédier à ces nombreuses problématiques, il est nécessaire de multiplier les solutions, les services et de coordonner l'engagement de chacun : pouvoirs publics (gestion des mobilités, des infrastructures et des espaces), usagers de la route et des transports en commun et entreprises dont l'activité se situe dans les territoires urbains. Nous allons également constater, comme le préconisent les experts de l'environnement et des mobilités urbaines, qu'il faut absolument intégrer au projet global de transition écologique les nombreuses et nouvelles solutions apportées par les technologies intelligentes et les systèmes connectés.
Relever les défis de la ville de demain
Si la mobilité urbaine est l'une des principales causes de la dégradation de la qualité de vie en ville, il est donc possible d'affirmer que les solutions visant au développement de nouvelles alternatives peuvent contribuer à améliorer cette dernière, en aidant conjointement à mieux se déplacer et à mieux circuler.
Le premier point, qui semble évident pour tout le monde est celui de la place faite à la voiture (terme incluant tous les types de véhicules thermiques non électriques), première responsable de la pollution urbaine. On le sait désormais, plus l'on fait de place à la voiture en ville, plus il y a de voitures qui circulent. Chaque nouveau projet d'aménagement des espaces de circulation faisant plus de place à la voiture dans l'espoir de fluidifier naturellement le trafic n'a généralement servi qu'à augmenter le trafic, les nuisances et la pollution.
Par conséquent, la réflexion des pouvoirs publics doit aller dans le sens de villes de demain dont les plans sont redessinés de façon à favoriser les nouveaux modes de transport, même si cela doit se faire au détriment de la place et des espaces de circulations accordés aux voitures. Au-delà de l'aspect strictement lié à la pollution, le fait d'offrir des sites propres aux vélos, vélos électriques, trottinettes électriques et autres modes alternatifs de transport améliore considérablement la sécurité routière pour les usagers et utilisateurs de ces espaces.
Les sites urbains réservés aux modes de transports propres contribuent à une meilleure cohabitation entre les piétons, les vélos, les véhicules électriques et les voitures ou camions à moteurs thermiques. Le sentiment de sécurité encourage les comportements écologiques et peut faire basculer de nombreux automobilistes vers une mobilité urbaine multimodale, moderne et débarrassée de déplacements inutilement polluants.
Nouvelles technologies et systèmes de transport connectés
Les nouvelles technologies et les systèmes connectés représentent un apport majeur pour la mise en place de solutions plus intelligentes et par conséquent, plus fluides, plus douces pour l'environnement et au service de tous.
Effectivement, outre le développement des véhicules électriques ou d'autres modes de motorisation, les technologies et les objets connectés permettent de trouver la meilleure solution de transport, à chaque instant et pour chaque type de déplacement, en tenant compte des besoins des usagers et des circonstances du moment.
Ainsi, avec un smartphone ou un véhicule connecté à un système de géolocalisation et des applications de mobilité, il est devenu simple de déterminer la solution la plus efficace, la plus rapide, la plus écologique, ou la moins chère en fonction des besoins de chacun. Doit-on se déplacer seul ou à plusieurs ? Quel temps fait-il ? De combien de temps de trajet dispose-t-on ? Faut-il transporter des courses ou un objet volumineux ? Le trajet est-il sur des routes plates ou en montées ? Avec les nouvelles technologies, il est possible de déterminer la meilleure solution multimodale dans chaque cas.
Par ailleurs, les systèmes connectés sont également des éléments déterminants pour une meilleure gestion des transports en commun et des offres d'autopartage de voitures électriques ou de véhicules propres disponibles par abonnement ou par service de partage.
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