Définir ce qu’est la mobilité urbaine et les EDPM
Comme nous allons pouvoir nous en rendre compte, la mobilité urbaine et les EDPM représentent des alternatives possibles à la voiture. Mais il nous faut déjà comprendre ce que sont les notions de mobilité urbaine ainsi que les EDPM pour comprendre leur synergie.
Dans un premier temps, nous examinerons ce qu’est la mobilité urbaine ainsi que ses ramifications en termes d’impact auprès des usagers et des décideurs. Ensuite, nous verrons que les EDPM et EDP ont un rôle important à jouer au sein des mobilités d’une population. Nous verrons en quoi ils sont indispensables à une refonte des modes de circulation dans le cadre d’une agglomération ou d’une ville par exemple.
C’est en définissant de telles notions qu’il est possible d’appréhender la complexe, mais nécessaire, compréhension de la mobilité urbaine dans sa globalité.
La mobilité urbaine se dessine selon l’usage propre à chaque utilisateur
La mobilité urbaine concerne l’étude, la réflexion, le remaniement, la mise en place puis le suivi des actions visant à harmoniser l’ensemble des flux de personnes et de marchandises à l’échelle d’un espace urbain.
Qui est concerné ?
Cela inclut donc le transport en commun, le transport en véhicule personnel motorisé de type voiture, les piétons, les cyclistes, les trottinettes et les autres véhicules motorisés ou non, les camions et véhicules de transport de marchandises, etc. Tout mouvement au sein de la zone définie est susceptible de s’inscrire comme faisant partie de la mobilité urbaine. La vitesse n’est pas un critère incluant ou excluant l’objet utilisé pour la circulation.
Quelles infrastructures font partie de cette mobilité ?
Toutes les infrastructures de transport (route, trottoir, pistes cyclables, lignes de tramway, métro ou bus, etc.) sur lesquelles les utilisateurs effectuent leurs déplacements intègrent une étude de mobilité urbaine. En France comme dans de nombreux autres pays, c’est un nombre important d’infrastructures qui sont concernées. De façon atypique, si l’on pense en dehors de la France, des villes comme Venise intègrent également les canaux et terminaux de débarquement dans leurs études de déplacements et de mobilité.
Quelle échelle géographique est retenue ?
La dimension urbaine est très importante, car elle précise intrinsèquement que la densité d’utilisateurs est élevée. Ce peut être une ville, une agglomération, un arrondissement, etc. C’est aux porteurs de l’étude de mobilité de déterminer la zone à étudier en fonction du déplacement des utilisateurs.
Quel cadre et quelle réglementation ?
Le plan de mobilité (PDM) fait suite au plan de déplacement urbain (PDU) tel que défini par l’article L.1214-1 et suivants du code du transport. Combiné au plan de déplacement d’entreprise (PDE), il devient un enjeu politique pour les décideurs élus et permet au législateur d’harmoniser la loi et les règles au service du déplacement des populations.
Pour conclure, la mobilité urbaine réunit les élus, les pouvoirs publics et les professionnels autour des problématiques de déplacement sur une zone urbaine définie. Cela peut se traduire par exemple par :
- une étude sur la mise en place d’une nouvelle ligne de transport en commun ;
- l’aménagement d’une route pouvant accueillir plusieurs typologies de véhicules (engins de type trottinette, vélo électrique ou autres véhicules motorisés ainsi que piétons) ;
- la réflexion sur de nouvelles règles de sécurité localement requises pour le bien-être des utilisateurs et autres usagers ;
- etc.
Les engins de déplacement personnel motorisés (EDPM)
Grâce à l’aboutissement des nouvelles technologies et de leur orientation dans la réflexion des nouveaux moyens de déplacement, les engins de déplacement personnel motorisés se sont fait une place au sein du paysage de la mobilité urbaine. L’acronyme « EDPM » réunit l’ensemble des données nécessaires à la bonne définition de ce qu’ils sont.
Un « E » pour engins et un « D » pour déplacement
Bien que peu descriptif, le terme « engins » est usité pour ne pas restreindre la nomenclature des possibilités. On peut donc y inclure par exemple :
- les trottinettes électriques ;
- les skateboards motorisés ;
- les gyropodes motorisés ;
- etc.
Comme nous l’avons compris, le « D » concerne le fait que l’engin de type EDPM sert au déplacement d’un individu. Si le déplacement n’est pas possible, alors, l’engin est exclu de la classification EDPM.
L’engin est destiné à un seul utilisateur (P) et est nécessairement motorisé (M)
Le « P » indique que l’engin considéré ne peut avoir une vocation de transport que pour une seule et même personne. Il ne peut donc accueillir un conducteur et un passager, ce qui exclut les scooters électriques par exemple.
Pour appartenir à la catégorie des EDPM, il est nécessaire que l’engin ait un moteur (électrique ou non) pour pouvoir se mouvoir. Les trottinettes ou skateboards sans moteur ne sont donc pas à classer dans les EDPM.
L’importance de la classification EDPM
Lors de l’arrivée sur le marché des premiers engins motorisés personnels de déplacement, la loi n’était pas encore paramétrée pour intégrer de tels engins ni leur usage. Ils n’étaient donc pas définis au sens de la loi et de la réglementation, mais ils circulaient pourtant sur les infrastructures routières habituelles qu’ils partageaient donc avec les autres utilisateurs. Des accidents se sont produits (première comptabilité officielle tenue en 2019 et retenant 10 morts en EDPM puis une augmentation croissante au fil des années). L’arrivée de pratiques risquées pour les usagers des EDPM et autres utilisateurs, comme le montre une célèbre vidéo de circulation en trottinette électrique sur le périphérique parisien à plus de 80 km/h, s’est faite insistante, sans parler des risques élevés pour les piétons.
Le législateur a donc dû réagir grâce au décret 2019-1082 du 23 octobre 2019 et a créé la catégorie des EDPM à cette occasion pour enfin pouvoir leur donner un statut, un cadre et des obligations en tant qu’utilisateurs des infrastructures routières de France :
- l’utilisateur doit avoir plus de 12 ans ;
- une assurance spécifique est obligatoire ;
- la vitesse maximale est de 25 km/h ;
- circulation interdite sur les trottoirs sauf exception ;
- usage du téléphone, kit piéton, etc. interdit ;
- interdiction de circulation hors agglomération (sauf exception) ;
- interdiction de tracter ou de pousser une charge ;
- port d’un gilet de haute visibilité obligatoire ;
- etc.
L’ensemble de ces règles permet de définir concrètement ce qu’est un EDPM et de lui donner un statut pour mieux l’intégrer dans la mobilité urbaine.
Pour conclure, les engins de déplacement personnel motorisés (EDPM) ont désormais une place reconnue par la loi. Cela permet donc de les intégrer aux réflexions liées à la mobilité urbaine. Pratiques, peu encombrants et souvent non émetteurs de gaz à effet de serre, car électriques, ils ont un rôle à jouer dans la réussite d’un schéma de mobilité urbaine réussi.
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