État des lieux et enjeux de la mobilité urbaine
Lorsque l'on fait un tour d'horizon de tout ce qu'il faut savoir sur la mobilité urbaine, on réalise facilement à quel point les déplacements des personnes et des marchandises au cœur de nos villes représentent des enjeux considérables en matière environnementale, sociale ou économique, mais également pour la qualité de vie dans les territoires urbains.
En France comme ailleurs, les grandes métropoles sont confrontées à de multiples défis soulevés par les mobilités urbaines : faciliter les déplacements du public et gérer le transport des marchandises tout en limitant l'impact de ces derniers sur l'environnement et la santé publique.
Nous vous proposons donc de faire un état des lieux de la mobilité urbaine, de ses difficultés, de ses répercussions, mais également des projets et des solutions d'aujourd'hui et de demain, sur le plan local comme national.
Définir la mobilité urbaine
Qu'est-ce que la mobilité urbaine ? Le concept de mobilité urbaine fait référence aux flux et modes de déplacements des personnes au sein d'une ville, à la différence des mobilités interurbaines, qui vont davantage concerner le transport d'une ville à une autre.
La mobilité urbaine inclut ainsi tous les déplacements des habitants d'une ville, que ce soit pour des raisons professionnelles, pour faire des courses ou pour tous les autres types de déplacements (loisirs, divertissements ou sorties).
La place de la voiture
Traditionnellement, en France tout du moins, les déplacements en ville reposaient en majorité sur l'utilisation d'une voiture, symbole de liberté et d'autonomie. Or, depuis plusieurs années, ce sentiment de liberté apporté par la voiture individuelle en ville s'amenuise et la tendance générale qui déterminait les choix de déplacements de millions d'urbains change progressivement pour laisser place à une vision réaliste, qui fait de la possession d'une voiture une source de contraintes et de dépenses.
En effet, à l'exception de personnes bénéficiant d'un garage ou d'un parking personnel sécurisé et à proximité directe de leur logement, le fait de posséder une voiture en ville est synonyme de difficultés pour se déplacer, de perte de temps et d'un coût en hausse perpétuelle. Les obstacles à des déplacements fluides et rapides en voiture sont multiples, avec en tête de liste les embouteillages emblématiques de nos centres-villes et la mission parfois impossible de trouver une place de stationnement autorisée à la suite de chaque déplacement.
Pour ce qui est des coûts liés aux voitures, il faut tenir compte du prix des carburants, des places de stationnement, ou encore de l'entretien lié à un contrôle technique de plus en plus sévère et contraignant. Si l'on ajoute aux conséquences individuelles les problématiques collectives (émissions polluantes et nuisances sonores des véhicules thermiques), il apparait donc que l'état des lieux des déplacements urbains n'est guère favorable aux voitures individuelles.
Les déplacements multimodaux
Le point positif de ce constat est un impact direct sur les comportements et les choix des urbains d'aujourd'hui, qui n'ont plus le même rapport à la voiture et adoptent des modes de déplacement plus doux, plus propres, plus fluides et plus économiques. C'est pourquoi on parle d'une mobilité urbaine multimodale, c'est-à-dire une mobilité faisant appel à plusieurs solutions et modes de transport pour aller d'un point A à un point B.
Il est désormais admis qu'il est possible de se déplacer en ville en enchainant divers modes de transport : vélo, trottinette ou vélo électrique, transports publics, autopartage, sans oublier la marche qui reste le moyen de transport le plus écologique. Si l'on prend l'exemple du secteur logistique de la livraison de marchandises, le transport multimodal est d'ores et déjà une réalité quotidienne, avec pour meilleur exemple celui de la problématique de « la livraison du dernier kilomètre ». Les marchandises sont transportées par des moyens traditionnels jusqu'en périphérie de nos villes, puis sont acheminées dans les centres-villes par des moyens plus propres et plus adaptés à la circulation en ville (véhicules électriques, vélo-cargo, etc.).
L'évolution constatée en la matière n'est pas le fruit du hasard, car elle résulte à la fois de restrictions imposées par les pouvoirs publics, telles que les ZFE-m (Zones à faibles émissions-mobilité) et d'initiatives venant des entreprises de transport, soucieuses de modifier leur image et de contribuer à des villes plus agréables à vivre. La recherche d'un équilibre entre activité économique et mobilité urbaine est un élément central qui doit mobiliser tous les acteurs impliqués et détenteurs de moyens d'action concrets.
Les moyens d'action des pouvoirs publics
Il faut également relever le rôle important des pouvoirs publics en matière de décisions politiques liées aux mobilités urbaines. En effet, ces derniers sont à la fois des décideurs et des porteurs de projets en mesure de réduire l'impact des déplacements sur la qualité de vie des urbains. Ils sont également tenus d'apporter les bonnes réponses aux usagers et à la population, en améliorant l'offre et les services de transport public, ou en redessinant les plans de nos villes en attribuant une meilleure place au vélo, au vélo électrique ou au vélo-cargo.
La création de sites propres, réservés aux modes de transport les plus doux, est un point essentiel pour inciter les populations urbaines à modifier leurs habitudes de déplacements tout en améliorant la sécurité routière. En effet, la cohabitation entre les voitures, les vélos, les trottinettes et les piétons est l'une des données qu'il faut absolument résoudre pour construire les villes de demain.
L'urbanisme est indissociable de l'évolution des mobilités urbaines, ce qui doit conduire les pouvoirs publics responsables de l'aménagement urbain à initier les changements à l'occasion de chaque nouveau projet d'aménagement des territoires urbains et à accompagner les usagers vers une mobilité plus durable, au service de tous.
Mobilité durable : optimiser les modes de déplacements et les plans de circulation
Les mobilités urbaines sont donc au croisement entre des considérations écologiques, une obligation de conserver une attractivité économique des territoires urbains et la volonté d'inclure tous les habitants dans les politiques publiques liées aux modes de déplacements.
Il existe, par conséquent, un lien entre la mobilité urbaine et la mobilité durable. Ce lien tient dans les solutions de mobilité pouvant accélérer la transition écologique avec pour objectif principal de réduire les émissions de gaz à effet de serre et les émissions de particules fines, ce qui peut se résumer à une mobilité décarbonée.
La décarbonatation est un levier d'action primordial pour améliorer la qualité de vie en ville et réduire l'impact des véhicules à moteur thermique sur la santé des urbains, en mettant l'accent sur les points suivants :
- limiter l'usage des voitures et véhicules thermiques non adaptés aux besoins de déplacements ou de transport ;
- inciter le passage aux véhicules électriques individuels (aides et subventions) ou autres modes de motorisation pour les mobilités dites lourdes (bus, camions, véhicules utilitaires) ;
- développer les offres de mobilités douces et partagées (transports en commun, flottes de voitures électriques, covoiturage) ;
- impliquer et informer les usagers et le tissu associatif de chaque ville ;
- optimiser les plans de circulation et les services de mobilités urbaines avec les technologies connectées.
Un contexte favorable pour une meilleure mobilité urbaine ?
Pour comprendre pourquoi le contexte est favorable à la mobilité urbaine, on peut prendre plusieurs éléments de référence et de comparaison entre la situation actuelle et les villes d'hier.
Il faut tout d'abord souligner l'évolution des mentalités, due en grande partie au renouvellement et au rajeunissement des populations urbaines. Prenons l'exemple d'un jeune couple vivant et travaillant à Paris ou en Île-de-France : l'acquisition d'une voiture est-elle un projet prioritaire comme c'était souvent le cas par le passé ? Dans l'immense majorité des cas, la réponse est non.
Comme nous l'avons évoqué précédemment, posséder une voiture thermique lorsque l'on évolue dans une métropole est devenu une source de stress et un fardeau financier, représentant plusieurs centaines d'euros par mois, en plus du prix d'achat du véhicule. L'urbain moderne préfère désormais se tourner vers d'autres modes de déplacements. En revanche, il faut également préciser que les transports en commun ne peuvent pas résoudre à eux seuls la difficile équation qui se présente à nous.
La récente crise sanitaire, à Paris comme dans toutes les grandes villes de France, a montré que les populations urbaines conservent par ailleurs la volonté de se déplacer de manière individuelle, comme en témoignent les chiffres de vente des deux-roues ou des vélos à assistance électrique. Les politiques urbaines ne peuvent donc pas tout miser sur les transports en commun et doivent poursuivre leurs efforts pour favoriser les nouveaux modes de déplacements propres et connectés.
Les nouvelles technologies ont un rôle positif à jouer dans l'émergence d'une mobilité urbaine plus responsable, mais également plus efficace et plus fluide. Grâce aux smartphones et aux applications de mobilité, il est beaucoup plus simple de se déplacer de façon multimodale, en disposant de toutes les informations en temps réel pour déterminer le mode de transport le plus rapide, le plus écologique ou le moins cher, en fonction de ses besoins du moment.
Quels sont les bénéfices des solutions de mobilité urbaine ?
Dans un monde idéal, dans lequel les villes et les habitants de ces villes ont trouvé l'équilibre parfait entre obligation de se déplacer, activité économique florissante, transition écologique et qualité de vie, il serait possible de constater de nombreux avantages, dans de multiples domaines.
Les principaux bénéfices apportés par les solutions de mobilité urbaine sont les suivants :
- faciliter les déplacements : transport multimodal et transport « à la carte », laissant le choix de la meilleure option à chaque instant grâce à la connectivité des solutions de mobilité ;
- améliorer la qualité de vie en ville : la pollution et le bruit sont des facteurs affectant la santé et le niveau de stress des urbains ;
- une meilleure sécurité routière : les plans d'urbanisme dédiés aux nouveaux modes de déplacements, séparés des voitures, contribuent à la réduction du nombre d'accidents de la route et de leur gravité ;
- l'inclusion socio-économique : plus une ville offre de solutions de mobilité, plus elle reste attractive pour ses habitants de tous les niveaux sociaux et plus, elle reste compétitive pour conserver et attirer les entreprises.
Les mobilités urbaines revêtent donc une importance considérable pour nos moyennes et grandes villes avec des défis majeurs à relever, mais aussi des solutions disponibles et qui ne demandent qu'à être mises en place et en pratique.
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