La mobilité urbaine, qu’est-ce que c’est ?
Ces dernières décennies, le paysage urbain a fortement évolué. Le terme propre de ville s’est petit à petit transformé en une notion plus juste : l’espace urbain.
Cette nouvelle notion a une conséquence directe sur la nécessité de mettre en place des services de mobilité facilitée. Le temps de trajet des populations habitant dans de grandes villes et leur banlieue est aujourd’hui un réel critère de choix lorsqu’il est question de s’installer quelque part. Qu’il s’agisse de déplacements pour se rendre sur les lieux d’achats, de travail ou de loisirs, le temps de ces derniers est d’une réelle importance. Face à cela, le paysage urbain et les moyens de transport mis à disposition de la population évoluent. Engin de déplacement individuel (vélo, trottinette électrique, etc.), développement des transports publics, le paysage urbain se transforme. En d’autres termes, le citadin est au cœur des enjeux en matière de politique urbaine. Mobilité douce, mobilité de partage et mobilité durable, quel état des lieux pour la mobilité urbaine ? Zoom sur la définition propre de la mobilité urbaine.
Différencier la mobilité et la mobilité urbaine
Bien que la mobilité et le transport soient souvent abordés comme deux notions semblables, la réalité est tout autre. Distinguer ces deux notions est essentiel à la mise en place d’un système de mobilité en adéquation avec les besoins des citoyens.
La mobilité enferme l’entièreté des moyens de transport destinés à faciliter les déplacements des citadins. La mobilité urbaine est un terme plus précis qui fait référence à une zone urbaine bien définie et non aux grandes villes et métropoles en général. Cette dernière représente la totalité des trajets quotidiens.
La ville, un lieu de mobilité
De manière générale, les personnes choisissent d’habiter ou de travailler en ville pour la présence, mais aussi la proximité des commerces, des loisirs et des transports. Cet engouement commun entraîne cependant des pics de fréquentations aux heures de pointe, et donc naturellement des transports publics saturés. De surcroît, les besoins de mobilité requièrent la création d’offres de transport public à la hauteur des attentes de chacun.
Afin de répondre aux besoins des habitants, il convient de proposer un service de transport varié et multiple. Aujourd’hui, se limiter à se questionner sur les infrastructures, l’organisation de ces dernières et l’optimisation des coûts ne suffit plus. La mobilité urbaine repose sur une compréhension de la ville dans sa globalité et non sur une simple technicité. En effet, plusieurs critères importants permettent d’envisager une mobilité urbaine moderne :
- considérer l’ensemble des espaces ;
- mettre en lumière le tissu social ;
- analyser la nature des déplacements de la population.
Ainsi, il demeure possible de proposer un service logique et durable, adapté aux différents espaces et besoins.
Les particularités de la mobilité urbaine moderne
Bien que la mobilité urbaine qualifie avant tout les options de déplacement des grandes métropoles et de leurs banlieues, elle concerne globalement l’accessibilité interterritoriale. En d’autres termes, le paysage doit être pensé dans un seul et même objectif : offrir à la population la possibilité de se déplacer avec facilité. Et ce, quelles que soient son origine sociale et ses capacités motrices.
Pendant de nombreuses années, ce rôle était rempli par la voiture. Ce mode de transport demeure dans l’esprit de beaucoup comme la solution pratique et idéale. Cependant, ce modèle de pensées a longtemps exclu une certaine partie de la population. Sans une offre de transport, individuel ou collectif, variée, pour toute personne ne possédant ni permis de conduire ni voiture, vivre en ville pour se déplacer aisément ne suffit pas.
Outre le souci d’offrir un service adapté aux besoins et de faciliter les déplacements de chacun, développer la mobilité urbaine s’inscrit dans un mouvement durable. En effet, la pluralité de moyens de transport, quels qu’ils soient, préserve l’environnement et lutte contre la baisse du pouvoir d’achat. Par conséquent, la mobilité moderne est indéniablement éthique sur les plans économiques et environnementaux. Ainsi, elle répond aux problématiques soulevées par la politique des transports, engagée à protéger la santé publique et l’environnement.
Les différentes mobilités urbaines
Avant d’approfondir le sujet et de mettre en lumière les multiples moyens de transport, il convient de souligner que le terme de mobilité urbaine englobe plusieurs facteurs :
- le déplacement ;
- le transport ;
- le point de départ ;
- la destination ;
- le trajet ;
- le moyen de transport ;
- le motif de déplacement.
Selon la nature des déplacements (professionnels, achats, loisirs, etc.), la fréquence de ces derniers et la distance parcourue diffèrent. Analyser les besoins pluriels permet de prévoir et d’anticiper les flux, le degré de fréquentation et donc les embouteillages ou l'existence d'un service de transports insuffisant.
Une mobilité urbaine multimodale
En fonction de la distance et des capacités motrices des personnes, l’on compte parmi les différents moyens de locomotion :
- la marche ;
- le vélo (avec ou sans moteur) ;
- la trottinette (électrique ou non) ;
- les rollers ;
- le skateboard ;
- la gyroroue ;
- la mobylette ;
- le scooter ;
- la voiture ;
- le bus ;
- le métro ;
- le tramway ;
- le RER ;
- le train ;
- etc.
Bien que les transports en commun soient majoritairement utilisés, il existe en réalité une multitude de moyens de locomotion individuels à la disposition de la population. À noter que ces derniers, comme les vélos ou les trottinettes électriques, sont en libre-service dans de nombreuses villes.
Libre-service et transport partagé
Depuis 1997, les Pays-Bas proposent un service de mise à disposition de vélo destiné à faciliter les transports de la population, de limiter les vols de vélo personnels et de pallier les difficultés de stockage rencontrées. En 1976, la ville de La Rochelle a mis en place une offre complémentaire à l’existence des transports en public : les vélos jaunes. Situés à trois points de locations différents, 300 vélos jaunes étaient destinés à la population, disponibles en libre en service. Aujourd’hui, certaines villes offrent la possibilité de profiter de 30 minutes de gratuité. Ce service, gratuit pour les courts trajets, encourage les citadins à envisager leurs déplacements autrement.
Il existe également l’autopartage (flotte de voitures en libre-service, à moteur ou électriques) et la mobilité partagée telle que le covoiturage. Cette option s’étend qui plus est aux trajets quotidiens avec le service BlaBlaCar Daily. Ce dernier favorise les économies de budget, limite les émissions de gaz à effet de serre et crée des moments d’échanges.
Pour conclure, la pensée commune résume à tort la mobilité urbaine aux transports en commun saturés et aux villes mal desservies. Face aux routes engorgées et au désir de réduire l’empreinte carbone liée aux multiples trajets réalisés en véhicules individuels, l’urgence est à la proposition d’une offre qui se soustrait à ce mode de transport. L’enjeu est donc de proposer un service adapté et diversifié afin, non seulement de proposer différentes offres, mais aussi de palier à la saturation des routes et des transports. En d’autres termes : faciliter le quotidien des personnes résidant en périphérie des grandes villes. Aujourd’hui, les transports individuels et communs doivent naturellement s’inscrire dans le paysage urbain et améliorer la qualité des déplacements de chacun.
La mobilité urbaine moderne place l’individu au cœur de sa réflexion et de ses aménagements. Ce dernier doit profiter d’une offre variée, à la hauteur de ses besoins et de son budget. Un enjeu autant architectural que technique, mais nécessaire pour rendre la vie en ville agréable et accessible.
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